Dieu n’est pas mort et ne le sera jamais, car Dieu n’existe pas. Pourtant, les anciennes idoles ont bel et bien étaient remplacées par de nouvelles, même si le souvenir de Dieu demeure toujours aussi vivace. L’ensemble des rites qui le célèbre sont toujours présents, bien que souvent vidés du sens imposé par le dogme. La certitude de l’inexistence de l’éternité au profit de la matière semble donc être de plus en plus élevée au fil du temps, et place la célébration de Dieu et de l’éternité au niveau du culturel, du rite, du fait social. La mort de Dieu, postulat hautement symbolique et évocateur au niveau du culturel, n’en reste pas moins une source de confusion, et la véritable attention à apporter à Dieu est avant tout le refus de son existence. Dieu n’est pas mort et ne le sera jamais, car Dieu n’existe pas. L’éternité, illusion métaphysique absconse de par l’éloignement total avec l’expérience sensible, ne peut qu’être réfutable, tout comme l’est l’existence de Dieu. Car même vider de leur essence, les célébrations de Dieu ne suffisent pas à l’oublié, et l’Absolu, le Tout, restent alors des options envisageables. Or, ces options, devenues de nouveaux dogmes, éclairent le monde d’une lumière nouvelle. Il semble donc qu’il soit impossible de séparer un groupe culturel d’une foi en quelque chose de plus grand : l’Argent, la Nature, le Sport, qui sont autant de nouveaux dogmes, avec leurs rites, leurs quêtes, leurs systèmes de croyance ayant un impact direct sur nos vies ainsi que sur nos expériences sensibles. Il me semble plus adéquat de supprimer nos anciennes valeurs et nos anciens dogmes pour ne pas en créer de nouveau. Dieu, l’éternité, la Vie après la mort, autant d’illusion qui nous ont bercées durant des millénaires, et tout ça pour nous réconforter, et expliquer ce qui ne pouvait l’être. Il est aisé de comprendre que notre mortalité, d’un fatalisme brutal et déconcertant, pousse à se retrancher dans des mondes enchantés, faits de promesses de Vie éternelle, à la droite du Père, et de punitions pour les traitres au dogme. Ce monde imaginaire, terrifiant, angoissant, mais aussi réconfortant, façonne nos système de pensés dès le plus jeune âge. Il est donc compréhensible que nos nouvelles idoles, nos nouveau rites, soient des transpositions de nos vieilles croyances séculaires. La présence et l’existence d’un Être éternelle semble absurde du fait même qu’il est lui-même basé sur l’argument suivant : l’éternité transcende l’existence. C’est alors tout ce qu’il reste pour prouver que Dieu, l’éternité, l’Absolu existent est une pirouette philosophique qui joue sur les mots et des concepts éculés, plutôt que de reconnaitre que Dieu et le dogme sont des constructions humaines. Des faits sociaux. Au lieu de remplacer Dieu, autant le détruire. Dieu n’est pas mort et ne mourra jamais, puisque Dieu n’existe pas.