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Accepter la Mati​è​re

by Matérialisme Total

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1.
Qu’y a-t-il au-delà de l’espace éthéré ? Le tangible ? Celui fait de vide et de matière ? De fermions, de bosons ? Rien. Le vide. L’expansion de la matière à travers l’infini, mais certainement pas à travers l’éternité. Point de Création, point d’Esprit supérieur, planifiant. Le hasard, les collisions. Les rayonnements. La destruction, le renouveau. Qu’y a-t-il par-delà l’espace éthéré ? Rien.
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3.
L’Éternité est une illusion. L’idée d’un Être supérieur par essence, évoluant en dehors du temps, de l’espace, pour toujours et depuis toujours, est une construction humaine. Nous ne verrons jamais le Visage de Dieu, car Dieu n’existe pas. Son empreinte sur le monde, c’est nous qui l’y avons laissé. La Matière, quant à elle, prédomine, et détermine le réel. Pourtant, le réel ne peut être pleinement appréhendé, car soumis à nos perceptions. Néanmoins, c’est bien de Matière que tout est composé. L’Éternité, leurre séculaire, disparaitra dans l’Abîme de la Matière, avalée, engloutie.
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5.
À force d’anthropocentrisme, nous avons fini par croire que l’existence était un cadeau qui nous a été fait, bien que la réponse à la question : « Pourquoi ? » demeure depuis longtemps sans réponse unanime. Or, l’existence n’a pas de sens. Libre à nous de donner un but à notre vie, mais la vie en elle-même est vide de sens. Il n’y a pas de réponse à l’existence puisqu’il n’y a pas de Plan, puisqu’il n’y a pas de Dieu, puisqu’il n’y a pas de Puissance absolue. Nos vies, dénuées de sens sur un plan strictement philosophique, perdent alors leur essence. Le Vide apparaît et c’est les pieds au bord de l’Abîme insondable que nous prenons enfin conscience que les contingences de nos existences ne sont en rien inscrites dans un Plan. Nous nous arrachons alors aux cosmogonies de nos cultures et déracinons nos mythes fondateurs.
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7.
Si l’existence n’a aucun but ontologique, alors la prise de conscience de notre mortalité couplée à la réalisation qu’il n’existe que la matière fait que la vacuité de nos existence nous frappe, pas de plein fouet, mais progressivement, en douceur. La peur de la Mort, de la Fin, du Néant, se font alors plus fortes, de jour en jour. S’il n’y a rien après la Mort, que la vie n’a point de sens extérieur, alors pourquoi sommes-nous ici ? Et bien parce que. L’explication réside dans le hasard — qui ne doit en rien être vue comme une force qui assemblerait des petits détails pour en faire de grands. Il est triste, brutal et froid d’accepter la matière plutôt que l’éternel, le transcendant, d’accepter que la vie se résume à la mort. Or l’expérience de chacun.e donne du sens à la vie, et nous permet d’oublier, pour un temps, la mort. Je préfère mille fois une vie basée sur l’assurance de l’inexistence de l’éternité qu’une vie dont les fondations reposent sur des illusions.
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9.
La Nature est une fiction simpliste et déiste, qui a tendance tantôt à justifier nos actions, tantôt à les condamner. La Nature suppose un état vierge de toute civilisation, c’est-à-dire un état où la société — vue comme fondamentalement humaine — n’aurait pas encore de prise, ou bien un lieu que nous n’aurions pas encore souillé. De fait, cela fait de tout ce qui n’est pas humain des automates, bon à se reproduire, à être tuer, à être consommer. C’est ce qui a permis de justifier la colonisation, qu’elle fut assimilatrice ou non. C’est supposer que ce qui n’est pas le Monde, c’est-à-dire ce qui est la Nature, n’est qu’un immense terrain à civiliser. C’est supposer que tout ce qui n’est pas humain est là pour nous. C’est supposer que nous naissons avec des qualités propres à l’ensemble de l’humanité et qui nous sont inévitables, plutôt que de les déconstruire. C’est supposer que la mort, les tremblements de terres, les inondations sont une punition cosmique, une vengeance de la Nature, maintenant totalement déifiée. La Nature est une fiction destructrice, déiste, qui n’a que pour seul but la conservation des traditions. La Nature n’existe pas en-dehors de nos conceptions.
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11.
Transcendance. Aucune action ne saurait être déterminée par une Puissance supérieure, totale et absolue. Rien n’est déterminé pour toujours, ce qui fait de l’immanence une notion tout aussi caduc. La transcendance, comme l’immanence, sont des conceptions aristotéliciennes de la compréhension du Monde et la Nature. Conceptions datées reposant sur des assertions tout aussi datées, il semble que nos vie ne soient pas régies par des mouvements supérieurs et extérieurs, ni par des mouvements innées et intérieurs. Nos existences sont conditionnées par le langage, les mythes fondateurs de nos sociétés, les codes et les rôles sociaux.
12.

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Photos par Tim : www.flickr.com/photos/fishpiss/

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released April 29, 2016

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